13 Juin 2013 Atlantico « L’autre enjeu du scandale de la NSA: derrière la lutte contre le terrorisme, l’espionnage industriel américain à grande échelle »

(Cet article a été publié il y a 10 ans.)

Article Atlantico 13/06/13 avec Bernard LAMON

Alors que le scandale de la surveillance mondiale de la NSA ne dégonfle pas, il pourrait cacher un enjeu jusque-là peu évoqué : l’espionnage industriel. En plus de la guerre contre le terrorisme, ce système pourrait avoir servi à la guerre économique.

Atlantico : Le scandale de la NSA révélé par le Guardian et le Washington Post a déclenché une levée de boucliers dans l’opinion, inquiète du sort peu louable réservé aux libertés individuelles. En parallèle, les entreprises françaises s’inquiètent de voir les données présentes sur des « clouds » – service de stockage à distance – américains finir directement dans les mains des agences de renseignement. Peut-on dire que nous assistons à la plus grande opération d’espionnage industriel jamais mise en place ?

Bernard Lamon : Dans tous les pays du monde, les données stockées par des opérateurs téléphonie et d’hébergement (dont les opérateurs de services Cloud) sont accessibles aux autorités judiciaires pouvoir identifier (on rêve même d’identifier à l’avance) les auteurs d’infractions de toute nature. On parle beaucoup de lutte contre le terrorisme, mais il y a aussi la lutte contre la pornographie, la lutte contre les propos racistes ou homophobes, la lutte contre la diffamation etc.

Le problème posé par le projet « PRISM » et qu’il est totalement opaque, ce qui signifie que les opérateurs n’ont même pas le droit de communiquer dessus (Google aurait demandé à l’administration, c’est-à-dire au gouvernement américain l’autorisation de communiquer sur sa coopération dans ce cadre. En effet, comme le projet prisme est protégé par le secret défense, Google n’a même pas le droit de dire s’il y participe et comment). L’autre incertitude est que cet outil de surveillance n’est soumis à aucun juge. On peut raisonnablement supposer que les données ne sont écoutées que pour lutter contre le terrorisme identifier des risques d’attentats etc. Mais par définition, comme il n’y a pas de contrôle public ce projet peut très bien servir à des fins de veille technologique (façon polie de dire de l’espionnage industriel). À partir du moment où on peut écouter des propos terroristes, rien ne dit que les outils ne sont pas utilisés dans la guerre économique entre les deux premiers industriels mondiaux de l’aviation…

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